En prison pour avoir refusé de polluer
Publié dans Institut pour la Protection de la Santé Naturelle IPSN.eu, le 18 février 2014.
Le jugement a été (re-)fixé au 7 avril 2014 – la mobilisation continue: écoutez l’audio par Emmanuel Giboulot … Signez ici la petition.
… Emmanuel Giboulot, viticulteur bio dans le département de la Côte-d’Or, exploite depuis plus de quarante ans 10 hectares de vignes en agriculture biologique. Le 24 février 2014, il (passera / avait passé) devant le tribunal correctionnel pour avoir refusé de déverser un dangereux pesticide sur sa vigne. Il encourt jusqu’à 6 mois d’emprisonnement et 30 000 euros d’amende. Par solidarité avec lui, je vous demande de signer la déclaration de soutien dont le lien est située en haut.
Un insecticide qui détruit les abeilles:
- En juin dernier, pour contrer un risque hypothétique d’épidémie de flavescence dorée, une maladie de la vigne, le préfet de Côte-d’Or a pris un arrêté radical : tous les vignerons devront traiter leur vigne contre la cicadelle, l’insecte qui répand la maladie.
- Le problème est que même l’insecticide le moins polluant contre la cicadelle tue les abeilles et la faune auxiliaire.
- Il détruit toutes sortes d’insectes nécessaires à la régulation de la vigne pour éviter les parasites. Or, Emmanuel Giboulot travaille justement depuis plus de 40 ans à préserver les équilibres biologiques de sa vigne.
- Il décide donc, fort logiquement, de lutter contre la cicadelle en choisissant parmi les nombreux traitements naturels bien connus des agriculteurs bio.
- Le 30 juillet dernier, un inspecteur de la direction régionale de l’Agriculture arrive chez lui.
- Il décide aussitôt de le signaler au procureur. Emmanuel Giboulot est mis en examen, comme un délinquant.
Traîné en correctionnelle:
- Emmanuel Giboulot est convoqué le 24 décembre pour un arrangement amiable avec le procureur, mais celui-ci annule au dernier moment.
- Au lieu de classer l’affaire, le procureur décide de le renvoyer devant le tribunal correctionnel, avec un procès le 24 février prochain !
- Emmanuel Giboulot sera donc jugé aux côtés de délinquants sexuels et de cambrioleurs endurcis, qui forment la population habituelle des audiences correctionnelles.
- Le problème est que, en dehors de quelques réactions isolées, personne ne s’est exprimé publiquement pour défendre Emmanuel Giboulot.
- Aucune réaction massive n’a eu lieu dans la population, jusqu’à présent.
- L’IPSN avait créé une page de soutien sur Facebook pour Emmanuel Giboulot, qui a récolté plus de 35 000 soutiens. Mais, vu le contexte, la mobilisation doit aujourd’hui être infiniment plus forte et plus officielle.
Les alternatives naturelles sont efficaces: – En effet, contrairement à ce qu’affirment les autorités, il existe plusieurs moyens de protéger les vignes contre la cicadelle tout en respectant l’environnement:
- les vignes peuvent être protégées avec des fougères et de l’argile calciné ;
- des pièges à cicadelle existent, et ils sont efficaces (la cicadelle est attirée par la couleur orange) ;
- on peut également poser entre les pieds de vigne de la paille d’avoine ou du papier d’aluminium, dont la forte intensité lumineuse empêche l’insecte de se poser. Des expériences ont montré que cette simple mesure est tout aussi efficace que l’insecticide ;
- mais surtout, surtout, c’est en préservant la biodiversité qu’on lutte le mieux contre la cicadelle, car c’est un insecte apprécié par de nombreux prédateurs dans la nature. Le problème est que ces prédateurs, les araignées, la mante religieuse et certains types de punaises, ont aujourd’hui été éradiqués dans les vignes non biologiques, où la faune est ravagée par les insecticides.
- Ces solutions ne devraient pas être combattues mais au contraire encouragées par les autorités.
- Les agriculteurs qui les utilisent devraient être félicités et donnés en exemple, non pas soumis à la terreur d’une répression judiciaire.
- C’est pourquoi je vous demande de signer la déclaration de soutien à Emmanuel Giboulot.
… (le texte en entier).
(mon commentaire: ce ne sont pas seulement les tribunaux qui ne voient pas toujours les justes raisons en ce qui touche à la nature, mais c’est surtout le village, ce sont les autres agriculteurs qui craignent pour leurs récoltes si les produits chimiques ne sont pas répandus en couverture totale sur la région. Le plus important me semble serait de leur parler de ces nouvelles techniques, voir mener un débat approfondie, si les refus collectives – parfois virulents – le permettent – Heidi).